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Artist presentation

Anne Mocaër

Née en 1976, je partage ma vie entre Marseille et Casablanca.

Autodidacte, j’ai développé ma pratique en m’essayant autant au médium argentique (moyen format) que

numérique.

Je suis dans une démarche professionnalisante depuis 2021, date de mon retour en France, après avoir

travaillé de longues années à l’étranger dans le Français Langue Étrangère (Maroc, Espagne, Mongolie,

Suède, États-Unis). Je participe à cet effet à des workshops dès que cela m’est possible.

Je suis soutenue dans mon parcours par Denis Dailleux (agence VU’).

Je collabore depuis 2023 avec la presse : La Déferlante, M le magazine du Monde, les Échos Weekend,

Socialter, Revue Nez.

Mon travail photographique gravite autour de questions liées aux espaces, aux femmes, aux hétérotopies.

Je m'intéresse particulièrement aux espaces de transition, aux zones de friction entre tradition et

modernité, entre contrôle et liberté, entre factuel et imaginaire.

J’explore ainsi les intersections entre l'intimité, l’imagination, les mythes et les réalités sociales, pour mettre

en lumière des histoires de transformation, et révéler ce qui oscille entre le visible et l’invisible

À la frontière du documentaire et du sensible, mes projets cherchent autant à capter la singularité des

expériences qu’à dévoiler leurs résonances cachées.

Mon ambition est d’inscrire les expériences personnelles dans un cadre social et politique plus vaste afin

de tisser des liens entre le vécu individuel, les imaginaires et les enjeux collectifs. En rendant perceptible ce

qui demeure en creux, j’offre une lecture plus riche et nuancée du réel.

Je continue de travailler en parallèle dans des projets de coopération éducative dans le réseau du FLE.

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Artist statement

À Casablanca, l’Avenue Royale va incarner la modernité. Une artère large, droite, reliant le

centre ville à la mer. Un symbole d’élan urbain, de projection vers l’avenir. Commencée il

y a plus de trente ans, cette avenue n’est toujours pas achevée.

Pour qu’elle existe, il faut détruire. Détruire une partie de la médina extra-muros, déclarée

d’utilité publique. Plus de 1 700 logements jugés insalubres, 11 500 ménages promis au

relogement. Mais le projet s’enlise. Trop de promesses. Trop d’acteurs. Trop de lenteur.

Et pendant ce temps, les gens vivent entre.

Entre passé et avenir.

Entre murs debout et murs effondrés.

Entre la crainte d’être expulsés et l’espoir d’un vrai toit.

Entre un quartier qu’on ne peut plus habiter et un autre où l’on ne veut pas aller.

Les nouveaux logements sont à 12 ou15 kilomètres. Trop loin. Loin du port, des petits

boulots, des voisins. Loin de tout ce qui tisse une vie. Là-bas, on reloge, mais on

déracine. On isole. On efface.

Entre 2021 et 2023, j’ai photographié ce « entre ».

Les rues de terre, les bâtis à moitié effondrés.

Les fenêtres murées, les portes entrouvertes.

Les installations temporaires

Les regards aussi : perdus, méfiants, absents parfois.

J’ai rencontré Achraf, Youssef, Hicham, Yaya, Amine, Hassan, Nawal, Amina.

Ils vivent dans ce flottement.

Certains travaillent au port, d’autres dealent « parce que voler, c’est haram ».

Certains rêvent d’ailleurs, en combinaison de plongée, le regard tourné vers l’horizon.

Ils sont pris entre deux mondes, deux vies, deux lendemains incertains.

Ce projet raconte ça :

Pas seulement une avenue qui ne se fait pas, mais un monde suspendu.

Une population qui attend, qui s’adapte, qui résiste, parfois qui cède.

Il montre une ville qui avance en repoussant ceux qui l’ont faite.

Une modernité qui se construit en effaçant.

Ce projet interroge ce que signifie habiter, être déplacé·e, être déraciné·e. Il s’inscrit aussi

dans une réflexion plus large sur les rapports entre patrimoine, mémoire, et

développement.

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