Artist presentation
Chrystel Mukeba
Basée à Bruxelles (BE), Chrystel Mukeba étudie la photographie à l'ARBA ESA. Son travail photographique essentiellement en argentique et sous formes de portraits, se concentre sur l'intime, le questionnement identitaire et les racines. Le besoin de figer les êtres et les instants sont des thèmes récurrents abordés par la photographe. À travers des portraits et des images de la vie quotidienne, elle tente de figer l'éphémère d'un moment en captant la fragilité et la préciosité d'un instant, d'un détail. Une publication sur ce thème intitulé LES INSTANTS, à vu le jour en 2022, édité chez Arp2 Editions avec le soutient de la fédération Wallonie-Bruxelles. Exposant régulièrement en Belgique et depuis peu à l'étranger(Rencontres Photographiques de Guyane 2023 ...), cette dernière participe à de nombreuses expositions collectives et personnelles. Son travail fait récemment partie des nouvelles acquisitions de Kanal Pompidou - Série Portraits Style Congo 2021-2022. L'année 2024 marque un nouveau tournant dans sa pratique, cette dernière reçoit la bourse Sofam ainsi qu'une bourse du Fomu ce qui lui permet d'entamer le premier chapitre de son dernier projet long terme au Congo RDC " I've Never Seen My Father Cry ". Une nouvelle bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles lui est attribuée en 2025 pour entamer le chapitre 2. Cette première partie sera exposée de février à mai 2025 au Fomu à Anvers.

Artist statement
Mon travail explore l’intimité, la mémoire et les relations personnelles à travers la photographie. Je m’intéresse particulièrement à la manière dont l’histoire familiale, le déracinement et le trauma façonnent les identités et les liens entre les générations. Photographier, pour moi, est un moyen de révéler ce qui est souvent invisible : les silences, les absences, les traces laissées par le temps et l’histoire. Mon regard est profondément influencé par mon propre héritage et par les récits que je recueille auprès de mes proches. À travers des images à la fois documentaires et intimes, j’interroge ce qui nous lie aux autres et ce que nous emportons avec nous, consciemment ou non. Mon travail actuel porte sur le retour de mon père au Congo après 46 ans d’absence. Ce projet est une exploration visuelle et émotionnelle du déplacement, du souvenir et de la reconstruction de soi face à l’histoire familiale. En parallèle, je développe une réflexion plus large sur le trauma et la transmission, en intégrant la vidéo et le son à ma pratique photographique. Je travaille exclusivement en argentique. Il y a cette importance du rapport à la matière, la lenteur du processus, l’attente entre la prise de vue et la découverte des images. Il y a toujours une part d’inattendu, d’imprévu, qui nourrit mon regard et me pousse à voir autrement. À travers mes images, je cherche à créer des espaces de dialogue, à ouvrir des questionnements et à donner une place aux émotions enfouies. Mon travail est une quête : celle de comprendre, de témoigner et de tisser des ponts entre le passé et le
présent.