Artist statement

« Strange Things Behind Belgian Windows »

Les Belges aiment les chats et les chiens, les cow-boys et les indiens, adorent les figurines de toutes sortes, et sont sans aucun doute des artistes nés. Voici ma conclusion 7 ans après avoir commencé le projet « Strange Things Behind Belgian Windows ». C'était un vendredi, au beau milieu de l'été. Revenant au travail sous un soleil assassin, je croisais une bande de jeunes garçons attroupés devant une fenêtre. Ils pointaient du doigt une construction colorée, essayant de deviner quel compagnon de leur cour d’école avait pu faire cela. « Clic Clac », ce fut la première œuvre photographiée et le début d'une longue quête. Les semaines et mois suivants, j'ai arpenté les moindres recoins de Belgique à la recherche de nouveaux trésors. Tel un voyeur scrutant derrière les rideaux, j'ai découvert de nombreuses histoires intimes et passionnées. Le plat pays est-il un musée d'art brut à ciel ouvert ? Assurément ! Car à y regarder de plus près, ces installations aux allures quelconques possèdent les caractéristiques propres au courant théorisé par Jean Dubuffet. Pour l'artiste, les œuvres d'art brut sont comme « des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, [...] de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre...) de leur propre fond et non pas des poncifs de l'art classique ou de l'art à la mode ». En exposant derrière leurs vitres, les autodidactes inventent ainsi leur propre langage conférant à la fenêtre un véritable rôle de transmetteur. À l'inverse des réseaux sociaux et de leur matière anonyme et impalpable, ces œuvres respirent la vie, emplissent de mille couleurs nos espaces publics et n'attendent qu'un regard pour communiquer avec le badaud pressé. « Strange Things Behind Belgian Windows » est ainsi un voyage coté fenêtre dans une Belgique aux centaines de jardins secrets.