Présentation de l'artiste
Camille Bonnefoi
Diplômée de l’école des Gobelins en 2002, et d’un master en théorie de l’art en 2006, je poursuis une démarche de photographe d’auteur autour des questions du support de l’image, du corps et du paysage. Militante en des domaines fort distincts, j’ai créé en 2012 l’association SimAGo pour la préservation de la photographie argentique et des techniques alternatives. Je défend une photographie matérialiste respectant à la fois le corps social et la matière de l’image. Mes recherches théoriques et plastiques remettent en question les limites attribuées au medium en explorant les potentialité plastique du support photographique. Les thématiques du corps et du paysage s’entremêlent dans des photographies où la durée est questionnée comme élément fondateur de la création et de la contemplation. En 2010, paraît le livre, Les techniques alternatives aux éditions du SCEREN présentant mon travail théorique sur le support et l’image. Après avoir présenté ce travail théorique à Strasbourg, à Vierzon lors du Congrès de la photo alternative et à Stuttgart au congrès de la Deutsche Fotografie Akademie, j’ai commencé à appliquer ces recherches dans mon travail photographique.
Lauréate en 2005 des Boutographies de Montpellier, j’ai été remarquée par les curateurs de Fotolegendo et j’ai pu ainsi exposer mon travail à Rome en 2006. La Galerie Agart à Amilly la Galerie Ricardo Fernandes à Paris ont soutenu mon travail de 2008 à 2013. J’ai également participé à des expositions de groupes à Paris, en 2010 au mois de la photo Off et mon travail a été représenté par l’association Sinoccygen à Pékin en 2012.
Depuis 2008, je vis à Strasbourg et enseigne la photographie à la Haute Ecole des Arts du Rhin. J’expose également mon travail régulièrement dans cette ville et plus particulièrement en 2018 lors de la carte blanche qui m’est donné pour la Maison Fulgurante de Photographie. Plus récemment, en 2023, mes photographies ont accompagnées celles d’Henri Le Secq à Sens. En 2024, la série Pelures a été présentée en mars à Orléans à POCTB. La Région Grand Est et l’association Accélérateur de Particules m’ont également apportée cette année leur soutien pour mon projet en cours Le Monde sur la peau.

Artist statement
La question du paysage est au cœur de mon travail depuis le début. Mon travail photographique est né de cette question du rapport fondamental entre l’environnement et la constitution d’un être vivant, tant sur le plan biologique que psychologique. Paysage, Nature, Territoire y sont en question et viennent mettre en perspective une réflexion autour du processus photographique, de la prise de vue jusqu’à l’accrochage. Les questions de la production du négatif, de sa matérialisation sur un support et enfin de sa réception dans le lieu de l’exposition traversent mes recherches. En 2010, Stimultania et le Sceren ont publié mon texte Le support et l’image dans un ouvrage nommé Techniques alternatives. Ce texte expose mes réflexions sur le medium photographique et encre mon travail dans le champs d’une pratique expérimentale de la photographie. Chacun de mes projets artistiques se rapprochent de cet essai théorique qui fonde ma pratique. Face au constat que le support classique des photographies analogiques ne me convenait pas pour exprimer l’idée que j’ai à transmettre sur la question du paysage et sur le medium photographique, j’ai commencé à sensibiliser moi-même des papiers très fins et transparents qui sont à l’origine destinés à protéger les images, notamment dans mes série Pelures et Eloignement.
Mon travail interroge constamment l’adéquation entre le support de l’œuvre et ce qu’elle tente de dire, une application directe de ce que j’ai pu présenter dans mon livre et pendant mes conférences.