Présentation de l'artiste
Clement BRELET
Je suis sorti tout frais de mon école de journalisme en 2010 : 14 ans de reportages, de documentaires à la télévision française. La campagne et l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, la mort de Fidel Castro, les prisons pour femmes au Salvador, la route des migrants à travers l'Europe, les 5 ans de l’explosion de Fukushima. De beaux et de moins beaux moments.
La télévision évolue, moi aussi. Des crises de mal de dos récurrentes ont fini de me convaincre. Ça tombe bien, l’appareil photo est moins lourd que la caméra. Ces dernières années, lors de mes tournages, j’embarquais systématiquement un boitier avec moi. Des « instants décisifs » j’en ai vu se dérouler devant mes yeux, sans pouvoir intervenir, car je me devais de filmer.
J’ai toujours énormément respecté et craint l’art photographique, alors après la période COVID, j’ai décidé de humblement essayer de me l’offrir en faisant de la photographie mon métier à part entière. Et c’est donc ainsi que je me présente devant vous.

Artist statement
Ces hommes et ces femmes ont cessé de vouloir tourner avec le Monde. Parfois par choix, parfois par nécessité. Un point de départ et un sentiment qui réunis les âmes égarées de cette série.
La série « FRAGILE » se déploie à travers des lieux et des lumières différentes. On reconnait parfois le macadam new yorkais, des plages, des villages français, les rivages de la côte méditerranéenne, mais la solitude pointe. La solitude de la vieillesse, de la précarité, de l’isolement dans les grandes métropoles, de la religion, de l’abandon.
L’objet de cette série est de suggérer des histoires en laissant son esprit divaguer sur les situations rencontrées. Une femme en surpoids qui attend dans une lumière douce sur une place de Valladolid, un homme entouré d’oiseaux sur une plage, une lecture des promotions du supermarché sous le regard de coquelicots dans le 77. Ces gens là sont ceux qui m’intéresse, qui me touche, je souhaite poser un « regard ami » sur eux.
Remettre au centre du terrain les remplaçants de la vie, les moins fringants qui prennent le temps de s’arrêter, de regarder et de contempler. Au risque de perdre le fil. Définitivement.