Présentation de l'artiste
Clothilde Redon
Née en 1995, Clothilde Redon grandit en Seine et Marne, ou elle étudie jusqu’au
lycée.
Diplômée d’une école de mode, elle travaille ensuite au sein d’une rédaction en tant
qu’iconographe et photographe, avant de se lancer en tant que photographe
indépendante en 2017.
Elle travaille le numérique et l’argentique.
Sa pratique est guidée par une approche instinctive et intuitive. La lumière naturelle,
les corps, le rapport au temps, les émotions et la poésie dans l’ordinaire du
quotidien la passionnent.
Elle s’inspire de ses engagements personnels pour mettre en lumière les femmes,
les projets durables et respectueux, l’artisanat et la gastronomie locale, la mode
raisonnée.
Elle partage son temps de travail entre des commandes pour des professionnels
(marques, magazines, livres, lieux etc) et des commandes intimes pour les
particuliers (séances autour de femmes, de la maternité, du transgénérationnel.)
Elle n’a à ce jour jamais reçu de prix ni été exposée.

Artist statement
Seules, ensemble
Le corps comme espace, la trace de ce qui a eu lieu et qui n’est plus, comme
le souvenir brumeux d’un évènement passé, pourtant toujours palpable. Des
clichés qui deviennent images témoins de ce qui a disparu, un regard doux
sur des temps parfois complexes, la poétisation nostalgique d’un quotidien,
de ce qui en déborde.
Le corps comme empreinte éphémère, laissant derrière lui sa place dans des
scènes de vie.
Les récits qui se créent au contact de mes images englobent des notions de
vide, d’absence, d’abandon parfois, qui accompagnent l’imaginaire dans
lequel je déploie mon travail photographique, laissant place aux
élucubrations narratives du spectateur. Cicatrices, larmes, détails de peau,
sièges vides, lingerie abandonnée sur le sol, autant de marques d’une
mémoire qui nous semble familière et qui pourtant ne nous appartient pas.
Depuis quelques années, j’ai mis en place pour mes client.e.s ce que j’appelle
des séances confiance. Ces séances intimistes et douces sont un moyen
d’approcher, dans une atmosphère discrète et bienveillante, une forme de
réappropriation d’un corps archive d’évènements, témoin d’un passé, parfois
contraint par des normes sévères, parfois heurté par le quotidien.
Les traces sont nombreuses, opérations en tout genre, mastectomie après un
changement de genre, suite à un cancer, tatouage, importante perte de
poids, anorexie, et aussi, l’évolution du corps autour de la maternité.
Les discussions autour de ces histoires individuelles, singulières et de ces
corps comme enveloppe physique, créent une toile beaucoup plus générale.
Les préoccupations de toutes ces femmes et de ces hommes sont
universelles. La diffusion de ces corps, de ces histoires, que ce soit sur les
réseaux ou plus intimement lors de discussions privées, sont ma façon de
rendre l’intime politique.