Présentation de l'artiste
Maxime Crozet
Né en 1985, Maxime Crozet est photographe-voyageur. C'est au cours de ses longs périples que sa passion pour la photographie s’est développée, jusqu'à prendre une place centrale dans sa manière d'explorer le monde. De 2007 à 2013, il sillonne les cinq continents par voie terrestre, en quête de liberté, d’évasion, de rencontres et avec pour fil conducteur, la route. En 2015, il arpente durant six mois les frontières orientales de l’Europe. Depuis, il poursuit ses voyages et ses reportages vers des horizons divers (Asie centrale, Pakistan, Xinjiang, Etats-Unis, Caucase, Kurdistan, Irak, Syrie…). A travers ses clichés, issus de la richesse de ses rencontres, son regard nomade illustre la diversité anthropologique, documentaire ou encore affective du portrait. Son travail évoque les territoires enclavés et s’articule autour des thèmes de l’errance, de l’identité et des frontières

Artist statement
Orients - Allers-retours
La notion d’Orient renvoie d’abord à la source de la lumière, là d’où pointe l’aurore. Le monde oriental n’est pas un espace géographique, mais une aire culturelle, une projection fantasmatique façonnée par la mentalité collective occidentale, un concept dans lequel chacun projette son imaginaire, suscitant fascination et curiosité. Orient, Orients… Des Balkans à l’Extrême-Orient, je suis allé à la rencontre de ses odeurs, de son histoire chahutée, de ses frontières mouvantes, de ses territoires fracturés et de ses populations froissées. J’y ai rencontré des Kurdes, des Ouïghours, des Albanais du Kosovo, des Palestiniens ou encore des Irakiens. En parcourant ses routes parfois poussiéreuses, me fondant discrètement parmi les voyageurs d’un jour dans une multitude de véhicules brinquebalants, j’ai cherché à voir et à me perdre, à défaut de comprendre.
Mes pas m’ont mené vers quelques-uns de ses recoins enclavés: de la Gora, au sud du Kosovo, aux vallées isolées de l’Hindou Kouch, du Kurdistan au Far West chinois du Xinjiang, en passant par la vallée de Pankissi, frontalière avec la Tchétchénie. Voyager pour écouter le bruit du monde. Un monde à deux vitesses, oscillant entre apaisement et effervescence, entre présence et effacement et qui s’exprime et s’écrit en révélant sa matérialité. Et comme toujours dans les voyages, quand la route vous a dépouillé, rincé, essoré, il reste la douceur des rencontres et la fragilité des paysages pour estomper la fatigue des kilomètres parcourus.
(Photographies réalisées en Turquie, Iran, Irak, Chine, Kosovo, Pakistan,
Tunisie, Egypte, Palestine, Mauritanie, Zanzibar, Ouzbékistan et Géorgie,
entre 2011 et 2024).













